Depuis les odieux attentats de Paris, le vendredi 13 novembre 2015, le Maroc et ses services de lutte contre le terrorisme sont au devant de la scène médiatique internationale.
La France a remercié officiellement et publiquement le Roi Mohammed VI pour l’aide précieuse fournie lors de la traque du terroriste Abaaoud à Saint-Denis, tandis que la Belgique a requis haut et fort l’assistance des services marocains pour démanteler les filières jihadistes présentes sur son sol. On notera, au passage, que si une meilleure coordination avait existé entre les services de sécurité européens, à ce moment-là, ces attentats n’auraient peut-être pas eu lieu ou leurs auteurs interceptés plus rapidement après leurs crimes…
Discrétion ou reconnaissance ?
Bien évidemment, ces faits et informations sur le rôle central du Renseignement marocain ont fait le tour de toutes les rédactions du monde, sites Internet et autres chaînes de télévision.
Un peu à son corps défendant donc, le Royaume a ainsi été directement absorbé dans le maelström de commentaires et d’analyses qui a envahi le monde de l’information et de la communication depuis le funeste vendredi 13 novembre.
Certains, un peu rapidement sans doute, se sont élevés contre cette sur-médiatisation de notre pays, de ses services, considérant, d’abord, que cela exposerait encore plus fortement nos «men in black» et leurs réseaux à la vindicte des terroristes.
Ils ont estimé, ensuite, que le travail de ces services de renseignement, d’espionnage et de contre-espionnage étant par essence discret, sinon secret, cette mise en pleine lumière de leurs existence et travail serait susceptible de nuire à leur efficacité.
Nobles préoccupations, sans doute, de ces «experts», mais à y réfléchir, on comprendra que ce sont là des objections bien fragiles…
En effet, nul mieux que les terroristes de Daâch et leurs affidés ne connaît et ne redoute la très réelle qualité du travail fournis par les hommes de la DGED, de la DGST, de la BRI, des services des FAR ou encore de la Gendarmerie Royale.
Reconnaître à la face du monde leur valeur et leurs succès n’est rien d’autre qu’une légitimation de leur existence, une affirmation de leurs compétences, et, sans nul doute, l’expression de l’admiration que tous les citoyens, marocains et étrangers, urbi et orbi, leur vouent à juste titre.
En outre, s’il n’avait pas été question, en « très haut lieu » de reconnaître ces vérités, on peut supposer que le Souverain n’aurait pas honoré l’invitation du Président Hollande à l’Elysée pour y recevoir les remerciements officiels de la République !
Moi, Français…
Mais, au-delà de ces considérations, il est une autre réalité, moins, beaucoup moins positive sur laquelle les commentaires ou les précisions des journalistes n’ont également point manqué. En effet, parmi l’escouade de terroristes dépêchée à Paris, figuraient plusieurs individus d’origine marocaine, beurs nés en France ou en Belgique.
Il est d’ailleurs intéressant de constater que lorsqu’il s’agit d’une personnalité connue et reconnue, du monde de la politique, des arts ou de la culture, nombre de nos «collègues» européens oublient très souvent de signaler leurs qualités de binationaux.
Mesdames Dati, Vaud-Belkacem, El Khomri, Messieurs El Maleh, Debbouzze, Tahar Benjelloun et autres, sont, dans ces cas-là, des citoyens français, uniquement…
Mais Abaaoud, lui, était belgo-marocain, tout comme Abdeslem Salah est, malgré sa naissance en Belgique, franco-marocain…
La répétition à l’envi des caractéristiques binationales de ces terroristes, l’horreur de leurs méfaits, sont-elles ou ne sont-elles pas préjudiciables à l’image du Royaume, à sa réputation de tolérance, à son Islam de paix et de sérénité ?
Au fil des articles, des reportages, des enquêtes, où parfois l’ignorance crasse de certains journalistes européens (français notamment) s’étale quand ils abordent les questions relatives à notre religion, la situation intérieure dans les pays de la région, leur propension si rapide à l’amalgame, sont des facteurs objectifs de stigmatisation du Maroc et des Marocains !
Du shit à explosif
Cela est d’autant plus vrai que trop rares sont les intellectuels français et européens, les hommes de presse également, qui, lorsqu’ils abordent le parcours de ses terroristes, évoquent les conditions objectives de leur radicalisation, trop souvent produite par la ghettoïsation des communautés maghrébines et africaines dans les banlieues bruxelloises et parisiennes, la transformation de «petites frappes» dealers de shit, en porteurs de ceintures d’explosifs et kamikazes…
Il est donc utile, positif, nécessaire que la communication qui fleurit aujourd’hui sur la traque des réseaux jihadistes, sur les mesures préventives contre-terroristes, sur les alliances nouées pour détruire l’hydre Daâch, évoquent, mentionnent, et reconnaissent la place et le rôle du Maroc et de ses hommes dans la lutte implacable qu’il faut mener contre cette engeance criminelle.
Comme récemment écrit dans La Nouvelle Tribune, les kamikazes qui ont opéré à Paris ne venaient pas du Maroc !
Dans notre pays, au contraire, ils sont poursuivis, combattus, arrêtés, avant même qu’ils ne passent à l’acte. Fort heureusement !!!
C’est à nos services, à leur mobilisation, à leur abnégation que nous le devons.
Reconnaître leur existence et la qualité de leur action est plus que légitime. Elle est absolument nécessaire parce qu’opposable aux approximations, aux amalgames, mais aussi aux annonces de mauvaise foi de tous ceux qui ignorent ou veulent ignorer que chez nous, un seul mot d’ordre vaut pour les terroristes :
No Pasaran !!!