Comme d’habitude, les données collectées durant cette semaine permettent de présenter de nouvelles simulations et prévisions pour les prochaines semaines. Les chiffres des dernières semaines nous forcent à corriger même les simulations de la fin de la semaine dernière puisque non seulement ils confortent la “deuxième vague” mais en font aussi apparaître une “troisième vague”.
Il faut espérer que les retrouvailles de l’Aïd ne viennent pas dégrader les règles du jeu actuelles qui ne sont déjà pas bonnes du tout. Il n’empêche qu’identifier et tester les contacts de quelques dizaines de contaminés par jour est une chose alors que le faire pour ceux de centaines nécessite des ressources décuplées : on ne nous a pas encore dit pas si on les a ou si l’on fait simplement attendre les intéressés.
Quatre des 12 Régions cumulent 89.3% des nouveaux cas de la dernière dizaine de jours et si cette concentration géographique des contaminés pose quelques problèmes elle se prête mieux à une isolation relative des zones contaminées. Si ceci explique tout à fait qu’on ait décidé du classement en zone rouge des 8 Provinces les plus peuplées et contaminées de ces 4 Régions, cela ne justifie pas du tout la méthode adoptée.
En effet, avec les victimes engendrées par la précipitation, cette affaire montre bien comment une bonne décision mise en œuvre à la hâte et sans explication peut mener à des “dégâts collatéraux” pires que ceux que l’on souhaitait éviter. Il faudra bien qu’un jour, on nous explique pourquoi on a interdit, avec effet immédiat, les déplacements de et vers telle ou telle ville sans même expliquer ce qui était entendu par cette interdiction qu’on a dû modérer dès le lendemain. Certes, l’Etat d’Urgence Sanitaire donne à l’exécutif le Droit de faire ce qui a été fait mais il n’interdit pas du tout de réfléchir avant d’agir. Je crains qu’après avoir donné l’exemple du sérieux, nous n’ayons donné l’exemple du ridicule.
Toutes les données ont été quotidiennement mises à jour auprès du site du Ministère de la Santé du Maroc.
LES TESTS ET LEURS RESULTATS
Détails de l’actualité des tests
Depuis début juin, le Maroc teste beaucoup plus que les “personnes suspectes”. Maintenant, on parle de “tests d’anticipation” qui se font dans les milieux professionnels et qui s’ajoutent aux “tests précoces” pour les “personnes suspectes” qu’ils soient parmi les rares symptomatiques ou parmi les contacts des personnes contaminées (c’est d’ailleurs parmi ces contacts qu’on détecte la quasi-totalité des cas de la dernière dizaine de jours).
Ceci dit, même la définition des cas “personnes suspectes” avait changé depuis la semaine du 18/05 puisqu’on a pu quasiment y doubler le nombre de tests hebdomadaires. L’évolution des tests réalisés chaque semaine (bleu clair) ainsi que celle de leur total (bleu roi) sont montrées en Figure 1 (l’échelle est logarithmique de sorte que chaque carreau représente une multiplication par dix). De début juin à début juillet, le nombre de nouveaux tests hebdomadaires se tenait entre 100 et 120’000 par semaine mais la cadence s’est accélérée depuis le 13/07 à entre 130 et 150’000 par semaine en atteignant un total atteignant 1’295’194 le 02/08 représentant 3,6% de la population comme nous le verrons plus bas.
A la cadence actuelle, l’objectif annoncé par le Directeur de l’Epidémiologie au Ministère de la Santé et visant à atteindre 1,8 millions de tests serait sans doute réalisé vers fin Août 2020, 5% de la population aura alors été testée. Selon un entretien avec le Ministre des Affaires Etrangères, les limites objectives des capacités de test du Maroc autour de 23 à 24’000 seraient d’ailleurs à l’origine de la fermeture des frontières et de l’exigence du test préalable avant d’entrer au Maroc. Nous saluons de nouveau les performances hebdomadaires réalisées qui représentent un réel effort de la part de tous les acteurs qui permettent d’identifier, parfois d’appréhender, de prélever et de tester les personnes concernées.
Figure 1 Evolution hebdomadaire du nombre de tests
Le graphique de gauche de la Figure 2 montre l’évolution du nombre de tests et de leurs résultats alors que le graphique de droite en montre la structure. La courbe bleue se rapportant à l’échelle de droite du graphique de droite montre l’évolution de la part de la population marocaine testée qui dépasse légèrement 3.6% ce dimanche 02/08. Nous n’adhérons pas du tout au principe de l’autruche qui consisterait à “faire moins de tests pour faire baisser le nombre de cas” (D. Trump), bien au contraire, plus on testera, plus on isolera de porteurs susceptibles de contaminer leurs contacts.
Figure 2 Evolution du nombre de tests et de leurs résultats
Le graphique de gauche de la Figure 3 montre la carte de répartition géographique des cas sur les différentes Régions du Maroc alors que le graphique de droite montre leur classement en termes de contamination. Les couleurs des points de la carte indiquent le nombre de cas par million d’habitants alors que les chiffres entre parenthèses y indiquent les nouveaux cas hebdomadaires.
Figure 3 Répartition régionale (gauche) et classement (droite) des cas positifs au COVID-19 au Maroc
Alors que le graphique de droite montre un classement des Régions par le nombre total de contaminations, le graphique inséré dans la carte de gauche de la Figure 3 montre le classement de l’impact de ces contaminations sur les différentes Régions du Maroc. La population 2020 de chacune des 12 Régions du Maroc a été prise dans un document du HCP se basant sur une prévision au départ des données du recensement de 2014.
La semaine du 27/07 au 02/08, les Régions où le nombre de cas s’est accru substantiellement sont : Tanger-Tetouan-Al Hoceïma, Casablanca-Settat, Fès-Meknes et Marrakech-Safi. Le Maroc semble coupé en deux puisque ces 4 dernières Régions cumulent 89.9% des contaminations de la dernière dizaine de jours, chiffre qui et est sans doute à l’origine du reclassement en zone rouge, à la veille de Aïd El Adha, des 8 Provinces les plus peuplées et contaminées de ces quatre Régions : Tanger, Tetouan, Casablanca, Settat, Berrechid, Fes, Meknes et Marrakech. En chiffres cumulés, celles-ci se trouvent aussi être dans des Régions impactées à plus de 700 cas par million d’habitants. En cette veille de fêtes, une explication aurait rendu la décision plus acceptable par la population mais alors pourquoi s’est-on contenté d’une circulaire courte et brutale qui a causé la précipitation et le dégâts que l’on sait ?
Par ailleurs une amélioration semble progressivement “venir du Sud” puisque les Régions au Sud de Casablanca ont vu leur situation tendre à se stabiliser légèrement ces derniers jours… mais ceci reste à confirmer !
Le graphique de gauche de la Figure 4 montre l’évolution dans le temps des cas positifs dans les différentes Régions alors que le graphique de droite montre l’évolution du pourcentage de chaque Région.
Figure 4 Evolution du nombre de cas par Région (gauche) et de celle de sa structure (droite)
Le graphique de gauche de la Figure 4 montre qu’en fait le nombre de positifs de plusieurs Régions a connu des “sauts” dus à la découverte de foyers épidémiques : Darâa-Tafilalet aux 20-26 avril, Guelmim-Oued Noun aux 22-26 avril, Rabat-Salé-Kénitra aux 03-13 mai et 18-20 juin, Laâyoune-Sakia El Hamra les 20-26 juin, Tanger-Assila les 23-26 juin. Il est vrai que certains ont influencé significativement le taux de positivité national, même si le saut du nombre de contaminations le plus spectaculaire a été celui Laâyoune-Sakia El Hamra. Les “méga-foyers” de cette “deuxième vague” semblent être, eux-mêmes, significativement circonscrits puisque 87% des derniers cas proviennent maintenant des contacts des contaminés et non des dépistages précoces en entreprise. Rien n’indique encore que nous soyons à l’abri compte tenu de la durée d’incubation du virus et de la difficulté à identifier les personnes qui auraient pu être infectées par le grand nombre de personnes détectées ces derniers jours. Identifier et tester les contacts de quelques dizaines de contaminés par jour est une chose alors que le faire pour des centaines nécessite des ressources décuplées : on ne sait pas si on les a.
Le graphique de droite de la Figure 4 montre qu’en début Août 2020, cinq Régions concentrent la quasi-totalité (88%) des cas positifs : Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Fès-Meknès, Marrakech-Safi et Rabat-Salé-Kénitra. Quant aux Régions de Darâa-Tafilalet, Souss-Massa, l’Oriental et Dakhla-Oued Ed-Dahab, elles n’ont déclaré que quelques rares cas parfaitement isolés. Ainsi donc, l’essentiel de ce qui se produit actuellement au Maroc se joue dans les Régions de Casablanca, Tanger, Fès, Marrakech et Rabat.
Simulations et prévisions avec maintien des conditions actuelles
Jugeant déraisonnable de simuler directement le nombre de cas positifs dès lors que la cadence des tests avait augmenté aussi vite qu’indiqué par la Figure 1, nous avons indiqué avoir changé la méthode de prévision dans le rapport de la quinzième semaine. Ainsi, nous avions appliqué la “fonction Gamma” (qui permet de traiter des cinétiques différentes en montée et en descente de l’infection) au taux de positivité quotidien, c’est-à-dire au pourcentage des tests ayant donné un résultat positif, et non plus directement au nombre de cas positifs. Au début, nous ne l’avions adoptée que pour la “première vague”3 mais nous avons ajouté une deuxième “fonction Gamma” pour décrire la “deuxième vague” puis, ici, une troisième “fonction Gamma” pour décrire la “troisième vague”.
En effet, à peine nous réjouissions-nous de la réduction de la “première vague” durant la première semaine de juin, que nous avons vu arriver la “deuxième vague” due aux divers foyers professionnels découverts à Lalla Maymouna, Tanger, Casablanca et Safi. Cette “deuxième vague” n’avait même pas fini de se calmer que nous avons vu arriver la “troisième vague” puisée dans l’énorme réservoir des personnes-contact qui s’est alors trouvé gonflé au maximum (en tous cas espérons-le). Chacune de ces “trois vagues” doit être décrite par une fonction mathématique séparée et se manifeste par des inflexions de l’évolution des courbes de positivité (Figure 5) ou de contamination (Figure 6).
La simulation du taux de positivité par les trois “fonctions Gamma” (courbe rouge) est confrontée aux valeurs réelles (diamants rouges) dans la Figure 3 qui révèle les aspects journalier (à gauche) et hebdomadaire (à droite) de cette confrontation. Les carrés bleus du graphique de gauche montrent le taux de positivité global alors que la courbe bleue en montre la simulation.
Figure 5 Taux de positivité réel et simulé : Journalier (graphique de gauche) et hebdomadaire (graphique de droite)
La représentation logarithmique permet de voir que la méthode de simulation adoptée était aussi satisfaisante aux grandes valeurs (entre 20 et 30%), qui prévalaient au début de l’épidémie, qu’aux très faibles valeurs de taux de positivité (inférieures à 1%), qui ont été relevées depuis l’accélération de la cadence de test entre 25 mai et le 13 juin. Dans le graphique de droite, le traitement hebdomadaire permet de lisser les oscillations journalières et de mieux apprécier la qualité de la méthode de simulation.
Les taux de positivité de la Figure 3 et le nombre de tests de la Figure 2 permettent de calculer les contaminations montrées dans la Figure 6.
Figure 6 Contaminations : Journalières (graphique de gauche) et hebdomadaire (graphique de droite)
Les graphiques de la Figure 6 qui confirment clairement l’existence des “trois vagues” encore plus clairement que la positivité du graphique de droite de la Figure 3.
Suite à l’ajout de “fonctions Gamma” au taux de positivité, il a fallu aussi ajouter une 2ème “fonction Gamma” pour décrire les décès ainsi qu’une 2ème “fonction de Gauss” pour décrire les rétablissements. La Figure 4 et la Figure 5 permettent de voir l’accord satisfaisant entre les valeurs simulées et les valeurs réelles connues des contaminations et des décès.
Les évolutions journalières et hebdomadaires des décès sont montrées dans la Figure 7.
Figure 7 Décès : Journalier (graphique de gauche) et hebdomadaire (graphique de droite)
Aujourd’hui, l’extrapolation des simulations mèneraient à atteindre 38’000 contaminations (palier de la Figure 6) et 580 décès (palier de la Figure 7). Cependant, à l’instar de l’anthropologue qui donne la taille d’un individu sur la base de fragments de son squelette, les extrapolations sont d’autant plus hasardeuses que les fragments d’histoire connus sont petits et que les projections vers le futur sont grandes.
LA SITUATION DES CAS TESTÉS POSITIFS
Détails de l’actualité hebdomadaire
La Figure 8 montre l’évolution hebdomadaire du nombre de tests positifs, de décès de personnes infectées, de patients rétablis et de ceux en soin (les nouveaux dans le graphique de gauche et leur cumul à droite).
Figure 8 Evolution hebdomadaire des testés positifs et de leur devenir (nouveaux cas à gauche et cumul leur à droite)
Il se confirme 5’259 nouveaux cas face aux 3’042 de la semaine précédente. Le nombre de personnes en soin a lui aussi augmenté de +3’193 face à +1’487 la semaine précédente, mettant une pression inégalée sur les soignants et leurs infrastructures (cumul de 6’720 cas actifs). Même lorsque le nombre de cas actifs avait dépassé la capacité d’accueil en lits mis en service pour COVID-19 (3’000) entre le 20/4 et le 17/5 puis entre le 22/6 et le 12/7, la très large majorité des personnes infectées étaient asymptomatiques et ne nécessitent qu’un isolement sans hospitalisation : initialement 70 à 80% des cas selon les déclarations du Directeur de l’Epidémiologie au Ministère de la Santé et sans doute autour de 95% depuis l’accélération des tests. Ceci fait que la capacité du Maroc en lits dédiés n’a jamais été saturée, loin de là (90 personnes en soins intensifs ce dimanche 02/08), et que nos médecins n’ont encore jamais été mis devant le difficile choix de priorité des patients à mettre en soins intensifs.
La Figure 9 montre quelques pourcentages qui méritent commentaire.
Figure 9 Evolution hebdomadaire et journalière de quelques pourcentages intéressants
Le graphique de droite de la Figure 9 montre qu’en correspondance avec la nouvelle croissance du taux des cas actifs durant la dernière semaine (cercles oranges), il y décroissance du pourcentage des rétablis (triangles violets).
Au stade actuel, la Figure 9 combinée aux autres informations enseignent les choses suivantes :
- Les statistiques actuelles indiquent que les porteurs de COVID-19 du Maroc ont 1.50 de chance d’en mourir, en moyenne et abstraction faite de toute faiblesse qui causerait une aggravation de ce risque. Ce taux de décès de tous les testés positifs décroît de façon lente mais monotone depuis le 12 avril même à l’échelle journalière, comme montré par la courbe rouge du graphique de droite de la Figure 9.
- Dès lors qu’il y a suffisamment de critères que les protocoles
hospitaliers ou les accords de test considèrent un individu comme étant “suspect à tester” (pour entourage ou pour symptômes), il y a :
- environ 1.9% de chance d’être porteur de COVID-19, chiffre qui semble remonter légèrement après s’être stabilisé mais son évolution devrait continuer à croître comme montré par la courbe verte dans le graphique de droite de la Figure 9,
- environ 0.029 % de chance d’en mourir, ce chiffre a, lui aussi, une tendance à baisser depuis la première semaine d’avril (de 1.44 à 0.029% stable depuis près d’un mois).
La baisse de la létalité est sans doute due au succès des protocoles de soin adoptés au Maroc.
Tout en ayant un nombre de tests journaliers élevé, le pourcentage des personnes testées positives chaque jour a une tendance baissière depuis fin mars, comme montré par la courbe bleue du graphique de gauche de la Figure 10 (l’échelle bleue de gauche est logarithmique de sorte que chaque carreau correspond à une multiplication par 10). Comment atteindre zéro infection ? – Cherchons la réponse dans les propos du Pr. Didier Raoult qui, courbe en main, a dit : “La courbe [de contamination] est une courbe en cloche… les épidémies commencent, s’accélèrent, culminent, diminuent puis disparaissent sans qu’on sache pourquoi“. Il faut interpréter ce que ceci signifie dans la bouche de quelqu’un qui a vu plus de nombreuses courbes de contamination épidémique. “Ne pas savoir pourquoi elles disparaissent” traduit l’incompatibilité entre les théories mathématiques pour qui, en fin de parcours, les “courbes en cloche” diminuent progressivement sans jamais s’annuler alors que les courbes de contamination réelles subissent bien un jour une dégringolade “chaotique” à zéro puisque les épidémies par s’arrêtent dès lors que les derniers porteurs n’ont pu communiquer le virus à un hôte non-immunisé.
Figure 10 Montée du nombre de tests et baisse du taux de positivité (à gauche) – Evolution du taux de reproduction (à droite)
Le graphique de droite de la Figure 10 montre le taux de progression de l’infection. Toutefois, il faut bien se méfier de ce taux de progression car l’Encyclopédie Wikipédia en dit que : “La relation entre le taux de reproduction et le seuil d’immunité collective repose sur un calcul qui n’est valide que dans une population bien mélangée. En revanche, les relations au sein de populations importantes sont mieux décrites par des ‘clusters’, dans lesquels la maladie ne peut se transmettre qu’entre pairs et voisins.“
Évolution globale
Le graphique de gauche de la Figure 11 montre l’évolution historique du nombre de porteurs de COVID-19 et de leur segmentation en décès, rétablis et actifs (en cours de soin) alors que le graphique de droite montre l’évolution de la segmentation des ces testés positifs. La courbe blanche du graphique de droite montre aussi l’évolution du pourcentage des tests positifs (échelle de droite).
Figure 11 Evolution historique et prospective des testés positifs et de leur devenir
Avant cette “deuxième vague”, nos prévisions indiquaient que l’on aurait cumulé 8’964 cas de contamination (7’831 selon un rapport du HCP) alors que, dimanche 02/08, nous en sommes déjà à 25’539 et nous serions sans doute à même de dépasser 38’000 cas à terme, ajoutant plus 30’000 cas additionnels dus à des foyers qui auraient sans doute pu être circonscrits plus tôt si on avait anticipé l’accélération de la cadence des tests.
Dans notre premier rapport hebdomadaire de début avril, nous rappelions déjà qu’“une hirondelle ne fait pas le printemps” et les évolutions relatives des autres pays nous enseignent que l’on peut même avoir un taux de reproduction en-dessous de l’unité tout en ayant encore des centaines ou même des milliers de nouveaux cas par jour qui pourraient faire repartir l’épidémie en cas de relâchement. Même si les taux de positivité sont sans doute suffisamment bas pour, à mon humble avis, reprendre sérieusement l’activité économique et laisser les gens retourner gagner leur vie le plus normalement possible, il est nécessaire de faire ce qu’il faut pour “vivre avec ce virus”. Il faut aussi montrer un minimum de visibilité aux entrepreneurs pour permettre aux gens de gagner leur vie ! La vie humaine n’a certes pas de prix, mais elle a un coût dont les composantes humaines commencent à devenir insupportables ! Espérons aussi que toute la lumière sera faite sur les affaires de “méga-clusters” du Gharb et de Safi et que tous les responsables seront jugés et sévèrement punis au moins pour mise en danger volontaire de la vie d’autrui. L’enquête qui été confiée à la Direction Centrale de la Gendarmerie Royale a déjà abouti à des mises en examen et il faudrait mettre les mis en cause en détention préventive pour les empêcher de “liquider” leur biens et se mettre préventivement en situation d’insolvabilité.
Doit-on rappeler qu’on peut être porteur asymptomatique du COVID-19 (sans aucun symptôme) et le transmettre à toutes les personnes approchées sans précautions, or, à l’instar de beaucoup d’autres pays, le Maroc n’a aucune connaissance du nombre réel de personnes infectées.
Les bons chiffres de certaines semaines n’étaient là que parce le confinement avait fortement ralenti la transmission du virus. Les chercheurs nous répètent que la peau de ce virus est faite d’une huile qui est diluée par les savons, qu’il se transmet à la bouche, au nez et aux yeux par la salive ou les postillons qui, sans projection (toux), se projettent à moins d’un mètre tout en sachant qu’il ne dure pas plus de quelques heures sur une surface inerte. En comprenant bien ceci, on saura ce qu’il reste à faire si l’on veut éviter de s’exposer et surtout exposer autrui au risque de mortalité. Maintenant, “sortir du hammam (du confinement) n’est pas aussi simple que d’y rentrer” dit le dicton marocain mais on est en train de trouver un moyen de nous en sortir puisque le proverbe ne dit pas que c’est impossible ! Mais pourquoi n’a-t-on pas accéléré les tests quelques semaines plus tôt ? Sans doute aurions-nous pu dépister ceux qui ont infecté ceux que nous détectons actuellement.
Dans le concert des Nations, les chiffres marocains sont souvent à la traîne et nous voudrions ne pas changer nos habitudes en nous en sortant avec de faibles cas de contamination et de décès par million d’habitant. Ainsi, nous pourrons pour une fois, une fois seulement, paraphraser Jacques Brel : “Être une heure, rien qu’une heure durant, Beau, beau, beau et con à la fois !“