Ayant approché le total d’un million
de tests, la semaine du 12/06 au 19/07 est marquée par une poursuite de
l’amélioration de la situation de ce qu’il faut bien appeler la
“deuxième vague” de contamination : baisse du nombre hebdomadaire du
taux de contaminations et du nombre de contaminés le tout accompagné
d’une augmentation des rétablis, en nombre et en pourcentage. Les
données supplémentaires collectées sur la “deuxième vague” permettent
maintenant de présenter des simulations ainsi que des prévisions pour
les prochaines semaines.
Toutes les données ont été quotidiennement mises à jour auprès du site du Ministère de la Santé du Maroc.
LES TESTS ET LEURS RESULTATS
Détails de l’actualité hebdomadaire
Depuis huit semaines maintenant, le Maroc ne se limite plus au test des cas “fortement suspects“.
Maintenant, on parle de “tests précoces” pour les personnes suspectes
(symptomatiques ou positifs et leurs contacts) mais aussi de “tests
d’anticipation” qui se font dans les milieux professionnels.
Le Directeur de l’Epidémiologie au
Ministère de la Santé avait évoqué un programme visant à atteindre 1,8
millions de tests qui toucheraient donc 5% de la population, sans doute
vers fin Août – début Septembre 2020. Ceci dit, même la définition des
cas “fortement suspects” avait changé depuis la semaine du
18/05 puisqu’on a pu quasiment y doubler le nombre de tests
hebdomadaires. L’évolution des tests réalisés chaque semaine (bleu
clair) ainsi que celle de leur total (bleu roi) sont montrées en Figure 1
(l’échelle est logarithmique de sorte que chaque carreau représente une
multiplication par dix).
Depuis début juin, le nombre de nouveaux
tests hebdomadaires se maintient maintenant à une vitesse de croisière
entre cent et cent trente mille par semaine (130’700 la semaine du 13 au
19/7) en atteignant un total dépassant maintenant le million de tests
(1’009’326). Nous ne pouvons que saluer de nouveau les performances
hebdomadaires réalisées qui représentent un réel effort de la part de
plusieurs acteurs pour identifier, parfois appréhender, prélever et
tester les personnes concernées.
Figure 1 Evolution hebdomadaire du nombre de tests
Le graphique de gauche de la Figure 2
montre l’évolution du nombre de tests et de leurs résultats alors que le
graphique de droite en montre la structure. La courbe bleue se
rapportant à l’échelle de droite du graphique de droite montre
l’évolution de la part de la population marocaine testée qui, après
avoir dépassé 1% le mercredi 03/06, s’approche de 2.8% ce dimanche
19/07. Nous n’adhérons pas du tout au principe de l’autruche qui
consisterait à “faire moins de tests pour faire baisser le nombre de cas” (D. Trump), bien au contraire, plus il y en aura, plus on isolera de porteurs susceptibles de contaminer leurs contacts.
Figure 2 Evolution du nombre de tests et de leurs résultats
Les nouvelles simulations et prévisions la “deuxième vague” maintien des conditions actuelles
Jugeant déraisonnable de simuler
directement le nombre de cas positifs dès lors que la cadence des tests
avait augmenté aussi vite qu’indiqué par la Figure 1, nous avons indiqué avoir changé la méthode de prévision dans le rapport de la quinzième semaine.
Ainsi, nous avions appliqué la “fonction Gamma” (qui permet de traiter
des cinétiques différentes en montée et en descente de l’infection) au
taux de positivité quotidien, c’est-à-dire au pourcentage des tests
ayant donné un résultat positif, et non plus directement au nombre de
cas positifs. Jusqu’à présent, nous ne l’avions adopté que pour la
“première vague” mais nous avons ajouté une deuxième “fonction Gamma”
pour décrite la “deuxième vague”.
La simulation ainsi du taux de
positivité par les deux “fonctions Gamma” (courbe rouge) est confrontée
aux valeurs réelles (diamants rouges) dans la Figure 3 qui révèle les
aspects journalier (à gauche) et hebdomadaire (à droite) de cette
confrontation. Les carrés bleus du graphique de gauche montrent le taux
de positivité global alors que la courbe bleue en montre la simulation.
Figure 3 Taux de positivité : Journalier
à gauche en échelle normale (bleu) et log (rouge) et hebdomadaire à
droite en échelle log
La représentation logarithmique permet
de voir que, jusque vers le 14 ou 15 juin (“première vague”), la méthode
de simulation adoptée était aussi satisfaisante aux grandes valeurs
(entre 20 et 30%), qui prévalaient au début de l’épidémie, qu’aux très
faibles valeurs de taux de positivité (inférieures à 1%), qui ont été
relevées depuis l’accélération de la cadence de test entre 25 mai et le
13 juin. Dans le graphique de droite, le traitement hebdomadaire permet
de lisser les oscillations journalières et de mieux apprécier la qualité
de la méthode de simulation durant “première vague”. Force est de
constater la zone mise en évidence par une ellipse qu’il faut bien
désigner par “deuxième vague”. Le taux de positivité hebdomadaire a
légèrement baissé de 1,92% à 1,35% les deux dernières semaines.
Suite à l’ajout de la 2ème “fonction Gamma” au taux de positivité, il a fallu aussi ajouter une 2ème “fonction Gamma” pour décrire les décès ainsi qu’une 2ème “fonction
de Gauss” pour décrire les rétablissements. La Figure 4 permet de voir
l’accord satisfaisant entre les valeurs simulées et les valeurs réelles.
L’extrapolation des simulations d’aujourd’hui mèneraient à terme près
de 19’000 contaminations et 300 décès ainsi qu’à un nombre de cas actifs
en dessous de 500 (minimum atteint en début juin) dès la première
semaine d’Août.
Figure 4 Valeurs réelles et simulations : nombre de cas, rétablis et de décès (gauche) et cas actifs (droite)
Il nous semble important de noter
que, bien que le saut du taux de positivité de la “deuxième vague” soit
beaucoup plus petit (près de dix fois moins) que celui de la “première
vague” (graphique de gauche de la Figure 3), le saut du nombre de cas de
la “deuxième vague” sera équivalent à celui de la “première vague”
(graphique de gauche de la Figure 4), à cause d’un nombre de tests
beaucoup plus important pendant la “deuxième vague”.
Le graphique de gauche de la Figure 5
montre la carte de répartition géographique des cas sur les différentes
Régions du Maroc alors que le graphique de droite montre leur classement
en termes de contamination. Les couleurs des points de la carte
indiquent le nombre de cas par million d’habitants alors que les
chiffres entre parenthèses y indiquent les nouveaux cas hebdomadaires. A
l’échelle de la semaine dernière, les Régions où le nombre de cas s’est
accru substantiellement sont : Tanger-Tetouan-Al Hoceïma (+460),
Casablanca-Settat (+270), Fès-Meknes (+237), Marrakech-Safi (+231) et
Layoune-Sakia El Hamra (+145).
Figure 5 Répartition régionale (gauche) et classement (droite) des cas positifs au COVID-19 au Maroc
Alors que le graphique de droite montre
un classement des Régions par le nombre total de contaminations, le
graphique inséré dans la carte de gauche de la Figure 5 montre le
classement de l’impact de ces contaminations sur les différentes Régions
du Maroc. La population 2020 de chacune des 12 Régions du Maroc a été
prise dans un document du HCP se basant sur une prévision au départ des données du recensement de 2014.
Le graphique de gauche de la Figure 6
montre l’évolution dans le temps des cas positifs dans les différentes
Régions alors que le graphique de droite montre l’évolution du
pourcentage de chaque Région.
Figure 6 Evolution du nombre de cas par Région (gauche) et de celle de sa structure (droite)
Le graphique de gauche de la Figure 6
montre qu’en fait le nombre de positifs de plusieurs Régions a connu des
“sauts” dus à la découverte de foyers épidémiques : Darâa-Tafilalet aux
20-26 avril, Guelmim-Oued Noun aux 22-26 avril, Rabat-Salé-Kénitra aux
03-13 mai et 18-20 juin, Laâyoune-Sakia El Hamra les 20-26 juin,
Tanger-Assila les 23-26 juin. Il est vrai que certains ont influencé
significativement le taux de positivité national, même si le saut du
nombre de contaminations le plus spectaculaire a été celui
Laâyoune-Sakia El Hamra. Les “méga-foyers” de cette “deuxième vague”
semblent être significativement circonscrits, puisque nous retrouvons
une décroissance du taux de positivité mais rien n’indique encore que
nous soyons à l’abri compte tenu de la durée d’incubation du virus et de
la difficulté à identifier toutes les personnes qui auraient pu être
infectées par les membres déjà contaminés dans ces “méga-clusters”.
Le graphique de droite de la Figure 6
montre que depuis début mai, la moitié des Régions concentrent la
quasi-totalité (plus de 90%) des cas positifs : Casablanca-Settat,
Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Marrakech-Safi, Rabat-Salé-Kénitra,
Fès-Meknès et Darâa-Tafilalet. Quant aux Régions de Darâa-Tafilalet,
Souss-Massa, l’Oriental et Dakhla-Oued Ed-Dahab, elles n’ont déclaré que
quelques rares cas parfaitement isolés. Ainsi donc, l’essentiel de ce
qui se produit actuellement au Maroc se joue dans les 5 Régions de
Casablanca, Tanger, Marrakech, Rabat et Fès-Meknès.
LA SITUATION DES CAS TESTÉS POSITIFS
Détails de l’actualité hebdomadaire
La Figure 7 montre l’évolution
hebdomadaire du nombre de tests positifs, de décès de personnes
infectées, de patients rétablis et de ceux en soin (les nouveaux dans le
graphique de gauche et leur cumul à droite).
Il se confirme 1’491 nouveaux cas face à
1’530 la semaine précédente. Le nombre de personnes en soin a lui aussi
continué à baisser (-1’170) à 2’042, même plus rapidement que la
semaine précédente, allégeant de nouveau la pression sur les soignants
et leurs infrastructures. Même lorsque le nombre de cas actifs avait
dépassé la capacité d’accueil en lits mis en service pour COVID-19
(3’000) entre le 20/4 et le 17/5[4]
puis entre le 22/6 et le 12/7, la très large majorité des personnes
infectées étaient asymptomatiques et ne nécessitent qu’un isolement sans
hospitalisation : initialement 70 à 80% des cas selon les déclarations
du Directeur de l’Epidémiologie au Ministère de la Santé et sans doute
autour de 95% depuis l’accélération des tests. Ceci fait que la capacité
du Maroc en lits dédiés n’a jamais été saturée, loin de là, et que nos
médecins n’ont encore jamais été mis devant le difficile choix de
priorité des patients à traiter.
Le graphique de droite de la Figure 7
montre qu’en correspondance avec la décroissance du taux des cas actifs
durant la dernière semaine, nous confirmons la croissance du pourcentage
des rétablis, ce qui est une excellent nouvelle aussi.
La Figure 8 montre quelques pourcentages qui méritent commentaire.
Au stade actuel, la Figure 8 combinée aux autres informations enseignent les choses suivantes :
- Les statistiques actuelles indiquent que les porteurs de COVID-19 du Maroc ont 1.58% de chance d’en mourir, en moyenne et abstraction faite de toute faiblesse qui causerait une aggravation de ce risque. Ce taux de décès de tous les testés positifs décroît de façon lente mais monotone depuis le 12 avril même à l’échelle journalière, comme montré par la courbe rouge du graphique de droite de la Figure 8.
- Dès lors qu’il y a suffisamment de critères que les protocoles
hospitaliers ou les accords de test considèrent un individu comme étant “suspect à tester” (pour entourage ou pour symptômes), il y a :
- environ 1.71% de chance d’être porteur de COVID-19, chiffre qui semble se stabiliser autour de cette valeur mais son l’évolution ne devrait plus suivre notre ancienne prospective de ce pourcentage qui est montrée par la courbe verte dans le graphique de droite de la Figure 8,
- environ 0.027 % de chance d’en mourir, ce chiffre a, lui aussi, une tendance à baisser depuis la première semaine d’avril (de 1.44 à 0.027%). Cette forte baisse de la mortalité ne peut être due qu’au succès des protocoles de soin adoptés au Maroc.
Selon nos dernières estimations la
courbe verte dans le graphique de droite de la Figure 8 semble
maintenant converger vers 1.7% si le nombre de tests est extrapolé à
l’infini, ce qui indique que, testés ou non, symptomatiques ou pas, près
de 600’000 habitants auront été contaminés d’ici là.
Tout en ayant un nombre de tests
journaliers élevé, le pourcentage des personnes testées positives chaque
jour a une tendance baissière depuis fin mars, comme montré par la
courbe bleue du graphique de gauche de la Figure 9 (l’échelle bleue de
gauche est logarithmique de sorte que chaque carreau correspond à une
multiplication par 10). Comment atteindre zéro infection ? – Cherchons
la réponse dans les propos du Pr. Didier Raoult qui, courbe en main, a
dit : “La courbe [de contamination] est une courbe en cloche… les
épidémies commencent, s’accélèrent, culminent, diminuent puis
disparaissent sans qu’on sache pourquoi“. Il faut interpréter ce
que ceci signifie dans la bouche de quelqu’un qui a vu plus de
nombreuses courbes de contamination épidémique. “Ne pas savoir pourquoi elles disparaissent”
traduit l’incompatibilité entre les théories mathématiques pour qui, en
fin de parcours, les “courbes en cloche” diminuent progressivement sans
jamais s’annuler alors que les courbes de contamination réelles
subissent bien un jour une dégringolade “chaotique” à zéro puisque les
épidémies par s’arrêtent dès lors que les derniers porteurs n’ont pu
communiquer le virus à un hôte non-immunisé.
Figure 9 Montée du nombre de tests et baisse du taux de positivité (à gauche) – Evolution du taux de reproduction (à droite)
Le graphique de droite de la Figure 9
montre le taux de progression de l’infection. Toutefois, il faut bien se
méfier de ce taux de progression car l’Encyclopédie Wikipédia[5] en dit que : “La
relation entre le taux de reproduction et le seuil d’immunité
collective repose sur un calcul qui n’est valide que dans une population
bien mélangée. En revanche, les relations au sein de populations
importantes sont mieux décrites par des ‘clusters’, dans lesquels la
maladie ne peut se transmettre qu’entre pairs et voisins.“
Évolution globale
Le graphique de gauche de la Figure 10
montre l’évolution historique du nombre de porteurs de COVID-19 et de
leur segmentation en décès, rétablis et actifs (en cours de soin) alors
que le graphique de droite montre l’évolution de la segmentation des ces
testés positifs. La courbe blanche du graphique de droite montre aussi
l’évolution du pourcentage des tests positifs (échelle de droite).
Figure 10 Evolution historique et prospective des testés positifs et de leur devenir
Si l’on n’avait pas connu cette
“deuxième vague”, nos prévisions nous portaient à croire que l’on
cumulerait environ à 8’964 cas de contamination (7’831 selon le dernier
rapport du HCP[6])
alors que nous en sommes déjà à 17’236 avec les chiffres des 4
dernières semaines et nous serions sans doute à même de dépasser
19’000 cas à terme, ajoutant plus 8’000 cas additionnels dus à des
foyers qui auraient pu être circonscrits plus tôt si on avait accéléré
plus tôt la cadence des tests. Les graphiques des nombres hebdomadaires
de nouveaux cas et de cas actifs sont montrés dans la Figure 11.
Figure 11 Nombres hebdomadaires réels et estimés de contaminés (vert), et de cas actifs (orange).
Dans notre premier rapport hebdomadaire, nous rappelions qu’“une hirondelle ne fait pas le printemps”
et les évolutions relatives des autres pays nous enseignent que l’on
peut même avoir un taux de reproduction en-dessous de l’unité tout en
ayant encore des centaines ou même des milliers de nouveaux cas par jour
qui pourraient faire repartir l’épidémie en cas de relâchement. Mais
maintenant, les taux de positivité sont suffisamment pour, à mon humble
avis, reprendre sérieusement l’activité économique et laisser les gens
retourner gagner leur vie le plus normalement possible en faisant ce
qu’il faut pour “vivre avec ce virus”. Il faut aussi montrer un minimum
de visibilité à tous, aux entrepreneurs, certes, mais aussi à nos
millions de compatriotes qui souhaitent rentrer au pays pour des
vacances bien méritées : accepter leurs subsides sans vouloir d’eux est
tout simplement une honte ! La vie humaine n’a certes pas de prix, mais
elle a un coût dont les composantes humaines commencent à devenir
insupportables ! Quant aux marocains qu’on a empêché de retourner dans
leur pays pendant des mois, j’espère bien que cette affaire n’en restera
pas là… J’espère aussi que toute la lumière sera faite sur cette
affaire de “méga-cluster” du Gharb et que tous les responsables
seront jugés et très sévèrement punis au moins pour mise en danger
volontaire de la vie d’autrui. L’enquête aurait été confiée à la
Direction Centrale de la Gendarmerie Royale qui devrait, dès que
possible, mettre les mis en cause en détention préventive pour les
empêcher de “liquider” leur biens et se mettre préventivement en situation d’insolvabilité.
Doit-on rappeler qu’on peut être porteur
asymptomatique du COVID-19 (sans aucun symptôme) et le transmettre à
toutes les personnes approchées sans précautions, or, à l’instar de
beaucoup d’autres pays, le Maroc n’a aucune connaissance du nombre réel
de personnes infectées.
Les bons chiffres de certaines semaines
n’étaient là que parce le confinement avait fortement ralenti la
transmission du virus. Les chercheurs nous répètent que la peau de ce
virus est faite d’une huile qui est diluée par les savons, qu’il se
transmet à la bouche, au nez et aux yeux par la salive ou les postillons
qui, sans projection (toux), se projettent à moins d’un mètre tout en
sachant qu’il ne dure pas plus de quelques heures sur une surface
inerte. En comprenant bien ceci, on saura ce qu’il reste à faire si l’on
veut éviter de s’exposer et surtout exposer autrui au risque de
mortalité. Maintenant, “sortir du hammam (du confinement) n’est pas aussi simple que d’y rentrer”
dit le dicton marocain mais on est en train de trouver un moyen de nous
en sortir puisque le proverbe ne dit pas que c’est impossible ! Mais
pourquoi n’a-t-on pas accéléré les tests quelques semaines plus tôt ?
Sans doute aurions-nous pu dépister ceux qui ont infecté ceux que nous
détectons actuellement.
Dans le concert des Nations, les
chiffres marocains sont souvent à la traîne et nous voudrions ne pas
changer nos habitudes en nous en sortant avec de plus faibles de cas
positifs et de décès par million d’habitant. Ainsi, nous pourrons pour
une fois, une fois seulement, paraphraser Jacques Brel : “Être une heure, rien qu’une heure durant, Beau, beau, beau et con à la fois !“