L’association Al Adl Wal Ihssane aurait 
investi le secteur de l’agroalimentaire non seulement pour y placer ses 
capitaux, mais surtout pour imposer des pratiques destinées à «faire 
croire» aux consommateurs que des produits périmés sont «Halal». 
La
 fin justifie les moyens. Cette formule machiavélique aurait débordé la 
sphère politique pour être appliquée dans les domaines de la 
consommation, notamment celui de l’agroalimentaire. En effet, un membre 
de l’Association Al Adl Wal Ihssane a été pris en flagrant délit alors 
qu'il tentait d’écouler des produits impropres à la consommation en les 
teintant d’une couleur laissant croire aux consommateurs qu’il 
s’agissait de produits authentiques, «Halal», répondant aux normes 
requises. L’affaire a d'ailleurs fait recette, lui permettant de devenir
 un fournisseur potentiel, alors qu’il préparait ses produits dans un 
garage clandestin, au mépris de toute condition d'hygiène.
Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte 
cette affaire dans son édition de ce mardi 22 octobre, cette formule a 
été utilisée par ce membre d’Al Adl Wal Ihssane pour préparer des frites
 à partir de pommes de terre déjà impropres à la consommation, qu'il a 
colorées avant de les emballer et de les distribuer aux restaurants de 
la ville de Salé et ses environs. La manœuvre permettait au produit de 
paraître, en fin de compte, «Halal», et d’être ainsi très bien vendu.
Les affaires tournaient à merveille pour ce marchand jusqu’au jour 
où, au cours de la semaine dernière, la brigade de la gendarmerie royale
 a effectué une descente dans le local clandestinement aménagé dans la 
demeure d’un membre de l’Association, sise dans le douar Ouled El 
Ayyachi, dans la ville de Salé. Le marchand a alors été pris en flagrant
 délit et son matériel, ainsi que les produits incriminés, ont été 
saisis. Déféré devant le parquet compétent de la ville, il a été 
poursuivi en état de détention.
Cette affaire a éclaté lors d’une campagne menée, dans la ville, par 
les autorités compétentes, pour combattre ce phénomène qui met en danger
 la santé de la population. C’est ainsi qu’un autre marchand, poursuit 
le quotidien, a également été arrêté pour les mêmes faits et déféré 
devant le parquet qui a décidé de le poursuivre aussi en état de 
détention. La même loi a été appliquée à l’égard d’une autre femme qui 
avait reçu une mise en demeure pour fermer son local, qui ne répondait 
pas aux normes requises en matière d’hygiène.