Au Maroc, une source bien informée
a révélé que des responsables de la gendarmerie royale ont donné
des consignes aux commissions chargées de prévenir les épidémies
pour qu'elles se tiennent aux aguets afin de faire face au virus
Zika.
Bien qu'aucun cas n'ait été
enregistré dans le pays, ces commissions adoptent le système de
vigilance pour contrer ce virus, comme elles avaient fait avec
l'épidémie Ebola, en effectuant des examens médicaux dans les
postes-frontières et en réservant des centres dans le secteur
médical pour surveiller de près les cas suspects.
Intervenant lors d'une conférence
nationale organisée récemment par le ministère marocain de la Santé
et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur "Les fonctions
essentielles de la santé publique au Maroc: de l'évaluation à
l'action", le ministre marocain de la Santé, El Houssaine Louardi,
a déclaré que l'épidémie de la maladie à virus Ebola a montré
clairement que les risques émergents infectieux constituent une
menace globale nécessitant de disposer de systèmes nationaux de
veille et de sécurité sanitaires efficaces et réactifs, mettant
l'accent sur la nécessité de renforcer les capacités nationales de
veille et de riposte contre les urgences de santé publique, tel que
exigé par le Règlement Sanitaire International.
"Nous avons sollicité par écrit et
personnellement l'appui du Directeur régional de l'OMS pour la
Méditerranée Orientale pour mener une évaluation de la performance
des Fonctions Essentielles de Santé publique de notre pays afin de
guider notre démarche de renforcement des capacités de notre
système de santé publique", a-t-il fait savoir.
Pour sa part, le représentant de
l'OMS au Maroc, Yves Souteyrand, a affirmé que le Maroc dispose de
programmes dans le domaine de la protection de la santé et du
contrôle des maladies transmissibles et émergentes lui permettant
de répondre aux enjeux de la santé publique et de contribuer aux
efforts internationaux en la matière.
M. Souteyrand a également mis
l'accent sur les initiatives importantes qui ont été mises en
oeuvre en 2015 par le ministère en coopération avec l'OMS, à savoir
l'examen de la préparation à la riposte à l'épidémie de l'Ebola,
l'évaluation des laboratoires de santé publique, le développement
d'une stratégie nationale de contrôle sanitaire sans frontières et
l'organisation de l'atelier de développement d'une stratégie de
communication sur les risques, à l'initiative dudit département et
l'agence allemande de coopération internationale (GIZ).
L'OMS a appelé le Maroc à renforcer
le contrôle du virus ZIKA, au moment où le ministère de la Santé
assure aux Marocains que la possibilité de propagation de cette
maladie demeure infime. L'OMS a mis l'accent sur le danger de ce
virus, appelant le Maroc à renforcer le contrôle pour la détection
précoce d'éventuels cas, notamment parmi les voyageurs retournant
de l'Amérique du Sud.
La semaine dernière, l'OMS avait
décrété, au terme d'une réunion d'urgence à Genève, que le virus
Zika représente désormais "une urgence de santé publique de portée
mondiale".
L'épidémie Zika, à l'origine d'une
hausse fulgurante de microcéphalies a été constatée en particulier
au Brésil. Il s'agit d'une malformation congénitale dont souffrent
les enfants nés avec une tête et cerveau anormalement petits.
En dépit de cette décision,
l'agence de l'ONU affirme qu'il n'y a aucune justification pour
imposer des interdictions de voyage ou de commerce dans les zones
affectées par l'épidémie Zika jusqu'à nouvel ordre. L'OMS avait
également averti que le virus qui se transmet par une piqûre de
moustique, du genre Aedes aegypti ou Aedes albopictus (moustique
tigre), se propage "de manière explosive" dans la région des
Amériques, avec 3 à 4 millions de cas attendus cette année.