Irrités par le comportement abusif des gardiens anarchiques, qui ne possèdent même pas d’autorisation mais se proclament gardiens en se dotant seulement d’un gilet jaune et s’approprient de force des espaces de stationnement pour s’assurer illégalement une manne d’argent, des automobilistes à Casablanca, se sont mobilisés pour dénoncer l’anarchie à tout-va et des pratiques illégales devenues courantes.
Une campagne et une série de hashtags (non aux gilets jaunes, retrousse
tes manches) ont ainsi fait florès sur les réseaux sociaux. Indignés,
les protestataires ont fait entendre leurs cris de colère en dénonçant
cette incivilité et l’emprise exercée sur l’espace public tout en
partageant leurs expériences.
Plusieurs témoignages parfois choquants de mésaventures émanant de
victimes, font état d’un vrai calvaire au quotidien en raison des prix
abusifs de stationnement et de comportements inacceptables parfois
agressifs de la part de faux gardiens sans scrupules.
Ils leur reprochent surtout les tarifications qui n’obéissent à aucune
logique, fixées à leur convenance et selon la zone de stationnement, des
comportements agressifs, des injures et parfois des menaces, puisque
ceux qui refusent de s’y plier essuient toutes sortes de vexations et
d’intimidations.
‘’Les prix des places de parking sont exorbitants et les faux gardiens
exigent de payer d’avance pour le stationnement, même pour une très
courte durée, outre l’obligation de devoir payer à chaque arrêt’’,
déplore Amine, un automobiliste qui dénonce l’attitude désagréable des
faux gardiens car, dit-il, tout refus d’obtempérer peut couter cher.
‘’C’est de l’arnaque pure et dure’’. Une altercation peut éclater à tout
moment. Il faut faire preuve de beaucoup de sang froid pour passer
outre, ajoute-il, soulignant qu’il faut en finir avec ces abus et cette
situation contre nature.
Les plaintes contre l’usage illégal du domaine public et les campagnes
contre les comportements abusifs des faux gardiens, qui imposent leur
loi aux automobilistes ont trouvé un écho et la réaction n’a pas tardé
afin de mettre fin à l’anarchie, réguler le secteur et sanctionner les
faux gardiens.
En témoigne la dernière intervention du ministre délégué auprès du
ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb, à la Chambre des
représentants, en mai dernier, en réponse à une question orale sur
« l’absence d’un cadre réglementaire régissant la profession du
gardiennage des voitures ».
L’exploitation du service du stationnement des véhicules entre dans le
cadre de l’occupation temporaire du domaine public régie par un ensemble
de textes législatifs et réglementaires, avait affirmé M. Boutayeb.
Le ministre a fait observer que l’organisation et la gestion des
services des véhicules sur les voies et places publiques relèvent des
attributions des présidents des conseils communaux.
Il a noté que plusieurs communes ont opté pour la mise en place de
mécanismes modernes visant la gestion du service de stationnement des
véhicules sur les voies publiques et ce, à travers la création de
sociétés pour le développement local ou la gestion déléguée.
M. Boutayeb a noté que ces mécanismes modernes sont mis en oeuvre dans
quelques grandes villes où la gestion de ce secteur devient organisée,
ce qui a permis de mettre un terme à l’empiètement par certains
individus sur ce secteur et d’offrir aux gardiens l’opportunité d’emploi
au sein de structures organisées et régies par le code du travail en
vigueur.
Il a relevé que les autorités provinciales se penchent sur la question
de l’organisation des parking de voitures avec les différents
intervenants, en l’occurrence les services de la Sûreté Nationale et de
la Gendarmerie Royale et les autorités locales, et ce dans l’objectif de
prendre les mesures adéquates et redoubler d’efforts en vue de faire
face à tout ce qui est de nature à troubler l’organisation de la
circulation et du roulage de manière générale.
A Casablanca, pour parer aux arnaques, il a été notamment procédé à la
mise à disposition des automobilistes d’une plateforme numérique dédiée
aux plaintes contre les gardiens de voitures qui ne respectent pas la
loi.
Pour plusieurs automobilistes qui refusent de faire les frais de
pratiques et de dépassements inacceptables, il faut mettre fin à la
prolifération des faux gardiens.