Le Maroc se prépare à injecter près de 120 milliards de dirhams (environ 11 milliards d’euros), pour booster l’économie nationale à travers un plan de relance géant. La décision a été annoncée lors du très attendu discours royal de la fête du trône, retransmis à la télévision dans la soirée du mercredi 29 juillet. Prononcé depuis Tétouan, au Nord du pays, il s’agit du premier discours du souverain à la nation depuis le début de la crise sanitaire du covid-19. Mohammed VI y a notamment annoncé la mise en place d’un ambitieux plan de relance économique post-crise doté d’une enveloppe budgétaire représentant 11% du PIB.
« Nous avons estimé qu’un Fonds d’investissement stratégique devait être créé pour remplir une mission d’appui aux activités de production, d’accompagnement et de financement des grands projets d’investissement public-privé, dans une diversité de domaines » a insisté le souverain de 56 ans.
Au cours de son allocution, le souverain chérifien est notamment revenu sur les moments forts de la crise sanitaire, dévouement de « toutes celles et ceux qui furent en première ligne dans la lutte contre la pandémie » citant particulièrement « le personnel de santé, les Forces Armées Royales, la Gendarmerie Royale, les agents et auxiliaires d’autorité, toutes les composantes de la Sûreté nationale, les Forces Auxiliaires, la Protection civile, ainsi que l’ensemble des travailleurs impliqués dans la production et la distribution des denrées alimentaires».
Un taux historique qui inscrit le Maroc parmi les pays les plus audacieux en terme de politique de relance économique post-crise.
Destiné à soutenir les secteurs de production et à accompagner les petites et moyennes entreprises, afin de protéger les emplois et préserver les sources de revenu des parties les plus touchées par les conséquences du covid-19, ce plan de relance devrait avoir un effet levier pour donner un nouvel élan économique et social dans le pays qui enregistre un record de contaminations au coronavirus.
« Par ailleurs, une réforme profonde du secteur public devra être lancée pour corriger les dysfonctionnements structurels des établissements et des entreprises ».
La généralisation de la couverture sociale comme levier essentiel d’insertion du secteur informel dans le tissu économique national
« Le moment est venu de lancer, au cours des cinq prochaines années, le processus de généralisation de la couverture sociale au profit de tous les Marocains » a estimé le souverain Alaouite insistant sur le déploiement progressif de cette opération à partir du mois de janvier 2021. Celui-ci devra porter sur la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et des allocations familiales, dans un premier temps, avant de se consacrer à la retraite et aux indemnités pour perte d’emploi.
Le roi Mohammed VI a enfin appelé à une réforme rigoureuse des systèmes et programmes sociaux déjà en place, notamment à travers l’opérationnalisation du Registre social unifié (RSU), pour qu’il profite directement aux bénéficiaires.
Pour rappel, le Maroc qui compte 23 259 cas de contaminations depuis le début de l’épidémie, avait annoncé la mise en place d’un Fonds spécial dédié à la gestion des répercussions économiques et sociales de la crise sanitaire. Initié par le souverain en mars dernier, le Fonds qui a connu un nombre important de participations provenant des principaux acteurs économiques du pays, a atteint 33 milliards et 700 millions de dirhams. « 24 milliards et 650 millions ont été dépensés le financement des mesures d’appui social et l’achat du matériel médical nécessaire », a déclaré le souverain précisant que 5 milliards de dirhams seront affectés à la Caisse Centrale de Garantie, dans le cadre de la relance économique.