mercredi 20 mars 2019

Après Tanger, Oujda et Nador, c’est au tour de Rabat

Arrestations massives de migrants irréguliers




La vague des arrestations de migrants irréguliers est-elle en train de toucher Rabat? Plusieurs Subsahariens ont été interpellés par les forces de l’ordre, avant-hier, entre 17h et 19h, dans plusieurs quartiers de la ville. Les personnes appréhendées ont été toutes conduites vers le commissariat de police du 7ème arrondissement avant d’être embarquées dans des bus vers une destination inconnue.
«Il s’agit d’une quarantaine de Subsahariens de diverses nationalités arrêtés au niveau des quartiers Ryad et Soussi. Deux d’entre eux ont été libérés. Le contact avec les autres a été coupé et on ne sait rien du sort qui leur sera réservé », nous a déclaré Alpha Camara, acteur associatif et consultant en migration.
Ces arrestations ont-elles des liens avec les dernières arrestations opérées pas plus tard que la semaine dernière à Oujda ou celles en cours depuis des mois au Nord du Maroc ? En effet, 81 migrants dont 26 femmes et 7 enfants ont été arrêtés dans la capitale de l’Oriental. Selon un communiqué commun de l’AMDH-Oujda et Alarme phone Oujda, ces personnes ont été détenues durant plus de 17 heures dans les locaux de la Direction générale de la sûreté nationale de la ville sans avoir accès à l’eau ou à la nourriture. Le communiqué a aussi révélé que les arrestations ont touché également des migrants régularisés, des demandeurs d’asile et des étudiants. Les personnes appréhendées ont été libérées après trois jours de détention et certaines d’entre elles ont été déférées devant le Parquet.
Concernant Nador et Tanger, la campagne d’arrestations et de refoulements vers l’intérieur du pays se poursuit de plus belle avec un bilan non officiel de plus de 5.000 migrants appréhendés et déplacés vers Marrakech, Tiznit et Béni-Mellal. «Les arrestations se poursuivent sans relâche, mais la cadence a beaucoup baissé. Le centre d’Arkman à Nador est plein à craquer de migrants arrêtés et qui attendent d’être refoulés soit vers Benguérir ou Tiznit ou d’être expulsés vers leurs pays d’origine », nous a expliqué Omar Naji, secrétaire général de l’AMDH-Nador. Et d’ajouter : « La même situation est observée au niveau de la ville de Tanger. La seule différence aujourd’hui est que les forces de l’ordre n’opèrent plus d’arrestations dans les maisons mais seulement sur la voie publique ».
« Il est encore très tôt de parler d’une opération identique à celles menées dans d’autres villes. A Rabat, on attend que la situation se décante pour savoir ce qu’il en est réellement », nous a affirmé Alpha Camara. Et de préciser : « Certaines informations émanant de plusieurs migrants évoquent l’organisation de patrouilles de police visant les migrants afin de vider la ville avant la prochaine visite du Pape François, mais on préfère être prudent et éviter tout jugement hâtif ».
Pourtant, la prudence et les doutes restent de mise parmi les migrants qui ne voient pas d’un bon œil la pression exercée sur le Maroc par l’UE pour contribuer à la lutte contre la migration irrégulière. Une pression qui semble donner ses premiers fruits puisque les derniers chiffres de Frontex, agence européenne chargée de la gestion de frontières extérieures de l’UE, évoquent une chute de 80% du nombre de migrants irréguliers arrivés en Espagne en février, soit 820 personnes. Une note de Frontex a précisé, toutefois, qu’en raison du nombre élevé d'arrivées en janvier, le total des deux premiers mois de 2019 s'élevait à plus de 4.900, en hausse de 83% par rapport à la même période de l'année dernière. Les ressortissants marocains représentent le plus grand nombre de migrants détectés sur cette route.

Des candidats à la migration clandestine secourus au large de Nador

Cinquante-trois Subsahariens candidats à la migration irrégulière, dont dix femmes, en difficulté à bord d’une embarcation pneumatique dégonflée, ont été secourus, durant la nuit de dimanche à lundi, par un garde-côte de la Marine Royale au large de Nador, apprend-on de source militaire.
Ces candidats à la migration clandestine, dont certains étaient dans un état de santé dégradé, ont reçu les premiers soins nécessaires à bord de l’unité de la Marine Royale, avant d’être ramenés au port de Nador et remis à la brigade de la Gendarmerie Royale pour procédure d’usage.
Trois cadavres retrouvés à bord de l'embarcation secourue ont été évacués sur la morgue de l’hôpital El Hassani de Nador, selon la même source.

Démantèlement d’un réseau d'organisation de la migration illégale et de trafic de drogue

La brigade de la police judiciaire de Nador a procédé lundi matin, en étroite collaboration avec les éléments de la brigade nationale de la police judiciaire et sur la base d'informations précises fournies par les services de la Direction générale de la surveillance du territoire, à l'arrestation de quatre suspects, dont une femme, pour leurs liens présumés avec un réseau criminel s'activant dans l'organisation de la migration illégale et de trafic de drogue.
Cette opération sécuritaire conjointe a été menée dans la ville de Nador et la région de Tazarine relevant de la province de Driouch et a permis l'interpellation des quatre mis en cause, dont l'un faisant l'objet de cinq avis de recherche à l'échelle nationale, pour l'organisation de la migration illégale, indique la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué.
Les recherches effectuées dans le cadre de cette opération ont permis la saisie de trois embarcations, un moteur, des pompes pneumatiques et des dispositifs de localisation maritimes, d'importantes sommes d'argent en monnaies nationale et européenne, outre une voiture, deux motocycles, des téléphones portables et des reçus de transferts d'argent, ainsi qu'une quantité de 1,5 kg de chira, 320 paquets de cigarettes de contrebande et des armes blanches, souligne la même source.  Les mis en cause ont été placés en garde à vue à la disposition de l'enquête menée sous la supervision du parquet, en vue d'élucider les ramifications de ce réseau criminel et ses éventuelles connexions aux niveaux national et international, conclut le communiqué. 
 

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