Les
grandes artères de Casablanca sont vides, une conséquence du
confinement de ses habitants, mesure de précaution pour éviter la
propagation de cas de Covid-19.
Face à l'évolution du coronavirus du Covid-19 au pays,
le Maroc décrète l'état d'urgence sanitaire et le confinement
obligatoire de la population et ce, à partir de demain vendredi à partir
de 18h.
L'appel du gouvernement, le mercredi 18
mars, aux citoyens à limiter leurs déplacements et à se conformer à
l'isolement sanitaire dans leur domicile sonnait comme la dernière
mesure avant le décret par les autorités publiques du confinement
obligatoire. C'est désormais chose faite. Les Marocains doivent rester
chez eux. Le Maroc décrète l'état d'urgence sanitaire et le confinement
obligatoire de la population et ce, à partir de demain vendredi à partir
de 18h.
Voici le texte intégral du communiqué du ministère de l’intérieur
«Afin de préserver la santé et la sécurité de la société marocaine et
dans un esprit de responsabilité et de solidarité nationale et après la
constatation de la contamination de citoyens résidant au Maroc par le
nouveau coronavirus, il a été décidé de déclarer "l’Etat d’urgence
sanitaire" et la restriction de la circulation à partir de vendredi à
18h00 et jusqu’à nouvel ordre, comme seul moyen inévitable pour garder
le coronavirus sous contrôle, indique jeudi un communiqué du ministère
de l’Intérieur.
L’Etat d’urgence sanitaire, explique le ministère, ne signifie pas
l’arrêt de l’activité économique, mais la prise de mesures
exceptionnelles imposant la limitation du mouvement des citoyens,
ajoutant que le fait de quitter le domicile sera conditionné par
l’obtention d’un document officiel auprès des agents d’autorité, selon
les conditions suivantes :
- Se rendre au travail pour les administrations et les établissements
ouverts, dont les sociétés, les usines, les travaux agricoles, les
locaux et espaces de commerce en rapport avec la vie quotidienne du
citoyen, les pharmacies, les secteurs bancaire et financier, les
stations d’approvisionnement en hydrocarbures, les cliniques et cabinets
médicaux, les agences des sociétés de télécommunications, les
professions libérales indispensables et les locaux de vente des produits
d’hygiène.
A ce propos, le déplacement sera autorisé uniquement pour les
personnes dont la présence sur le lieu de travail est nécessaire et sera
conditionné par la délivrance d’une attestation dûment signée et
cachetée par leurs supérieurs au travail, insiste le communiqué du
ministère de l’Intérieur.
- Le déplacement pour l’approvisionnement en produits nécessaires à
la vie quotidienne dans le périmètre du lieu de résidence, ou pour
recevoir les soins nécessaires ou pour se procurer les médicaments
auprès des pharmacies, poursuit la même source, mettant en garde que
toute citoyenne et tout citoyen est tenu de se conformer à ces mesures
obligatoires sous peine de sanctions prévues dans le Code pénal.
Dans ce cadre, les autorités locales et les Forces publiques, Sûreté
nationale, Gendarmerie Royale et Forces Auxiliaires, vont veiller à
l’application des mesures de contrôle avec fermeté et responsabilité à
l’encontre de toute personne se trouvant sur la voie publique, souligne
le communiqué.
Le ministère de l’Intérieur, conscient de l’importance de conjuguer
les efforts de tous, insiste sur la responsabilité de tout citoyen dans
la protection de sa famille et de sa société en veillant au respect par
tous des mesures préventives et des règles d'hygiène pour circonscrire
le virus.
Les autorités publiques affirment que tous les moyens nécessaires
sont réunis pour réussir la mise en œuvre de ces décisions, tout en
rassurant, à nouveau, le citoyen qu’elles ont pris toutes les mesures
pour préserver, à des niveaux suffisants, l’approvisionnement en
produits alimentaires, en médicaments et tous les produits vitaux et
pour répondre aux besoins de la vie quotidienne des citoyennes et des
citoyens.»
Pour rappel, plusieurs mesures
annonçaient la décision de confinement. Mardi 17 mars, le roi Mohammed
VI a présidé une séance de travail à Casablanca, consacrée au suivi de
la gestion de la propagation de la pandémie du coronavirus dans notre
pays, et à la poursuite de la prise de mesures pour faire face à toute
évolution de la propagation de ce virus.
Le souverain, Chef Suprême et Chef d'état-major général des Forces
armées royales, a donné ses hautes instructions à l'Inspecteur général
des FAR, pour installer des structures de santé équipées, dont la
création avait auparavant été ordonnée par le souverain dans les
différentes régions du Royaume dans cet objectif, à la disposition du
système sanitaire dans toutes ses composantes, en cas de besoin.
Le roi a, de plus, donné ses hautes instructions au chef du
gouvernement et à tous les départements concernés pour prendre toutes
les mesures nécessaires, et se préparer à une nouvelle étape en cas de
nécessité.
Rappelons que roi Mohammed VI avait auparavant ordonné au
gouvernement de procéder à la création immédiate d’un fonds,
préalablement doté de 10 milliards de dirhams, dédié à la gestion de la
pandémie du coronavirus. Ce montant a, depuis, pratiquement doublé.
L’élan de solidarité pour l’alimentation de ce fonds a permis de
récolter à hier, mercredi 18 mars, plus de 18 milliards de dirhams. Tout
porte à croire que cette somme sera revue à la hausse dans les
prochains jours, tant le sens des responsabilités prime pour affronter
les conséquences de la pandémie.
Coronavirus: Le détail des mesures d'urgence pour sauver le pouvoir d'achat au Maroc
Derniers donateurs en date, le pôle DGSN-DGST (40 millions de dirhams),
la Marocaine des jeux et des sports (100 millions de dirhams), l'Office
national des aéroports (ONDA, à raison de 200 millions de dirhams), le
groupe Cosumar (100 millions de dirhams) ainsi que la famille Bouaida
(Petrom), qui a offert 100 millions de dirhams au Fonds, précédée par le
groupe Tanger Med, qui a fait don de 300 millions de dirhams.
La Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et l’Agence nationale de la
conservation foncière, du cadastre et de la cartographie ont également
annoncé des dons respectifs de 1 milliard de dirhams à ce Fonds.
Comptons également 200 millions de dirhams, accordés par le Groupe
Crédit agricole du Maroc et 150 millions de dirhams par CIH Bank.
Rappelons que, sur instructions royales, le groupe Al Mada a décidé
d’accorder une contribution financière au Fonds spécial pour la gestion
de la pandémie du Covid-19, sous la forme d’un don de 2 milliards de
dirhams. Le groupe OCP a contribué pour sa part par un don de 3
milliards de dirhams. Bank of Africa, Afriquia, filiale du groupe Akwa,
et le Groupe Banque Populaire ont fait don de 1 milliard de dirhams
chacun. Anas Sefrioui (groupe Addoha) a, lui, fait don de 200 millions
de dirhams, entre autres dirigeants et institutions de premier plan,
étatiques et privées.`
Rappelons également que le premier cas
testé positif au Covid-19 au Maroc avait été annoncé le 2 mars 2020 à
Casablanca. Depuis cette date, le ministère de la Santé informe, à
intervalles réguliers, les autres cas de personnes contaminées par le
coronavirus.
Pour enrayer la propagation de ce virus, le gouvernement a pris plusieurs mesures draconiennes.
Après avoir interdit les liaisons aériennes à destination et en
provenance des pays les plus touchés par le coronavirus, le Maroc a
décidé, dimanche 15 mars dernier, de suspendre, jusqu'à nouvel ordre,
tous les vols internationaux. Le Maroc a ainsi fermé ainsi ses
frontières au trafic aérien international de passagers.
Le ministère des Habous et des Affaires islamiques a également
annoncé, mercredi 11 mars, l’annulation de l'ensemble des moussems
religieux, quelle que soit l’ampleur de leurs rassemblements.
Le 13 mars, le gouvernement a annoncé que les cours seront suspendus à
partir du lundi 16 mars, jusqu’à nouvel ordre dans l'ensemble des
établissements d’enseignement, de formation professionnelle et des
universités, en vue d’endiguer la pandémie. Les crèches sont également
concernées par cette mesure.
Coronavirus: les Ultras marocains se mobilisent
Le ministère de l’Intérieur a interdit, jusqu’à nouvel ordre, tous
les rassemblements publics auxquels peuvent prendre part plus de 50
personnes. Les cinémas, musées, salles de spectacle ont été fermés. Les
grands festivals de musique, tels que Mawazine à Rabat, et Timitar à
Agadir, sont annulés.
Le même département a ordonné, lundi 16 mars, la fermeture de tous
les cafés, restaurants, salles de fêtes, cinéma, théâtres, salles de
sport, salles de jeux et terrains de sports de proximité, jusqu'à nouvel
ordre, des mesures qui visent à enrayer la propagation du coronavirus.
Le même lundi 16 mars, une décision importante a été prise. En
réponse à une demande de Fatwa adressée par le roi du Maroc, Amir
Al-Mouminine, au Conseil supérieur des Oulémas, cette instance chargée
des Fatwa dans le royaume a recommandé la fermeture des mosquées. Les
portes des mosquées seront donc fermées aux fidèles jusqu’à nouvel
ordre, tant pour les cinq prières quotidiennes que pour la prière du
vendredi.
Mercredi 19 mars, le gouvernement a appelé les citoyens à limiter
leurs déplacements et à se conformer à l’isolement sanitaire dans leur
domicile. Cet appel sonne comme la dernière mesure, avant le décret par
les autorités publiques du confinement obligatoire. C’est désormais
chose faite. Le confinement forcé est désormais le seul mot d’ordre.