Sur instructions royales, les médecins militaires se sont joints à leurs confrères civils dans leurs efforts de lutte contre la pandémie du coronavirus.

La médecine civile n’étant pas en mesure de faire face seule au risque pour la santé publique que constitue la pandémie de Covid- 19, le roi Mohammed VI a pris l’initiative, le 22 mars 2020, de lui associer sa consoeur militaire. Une décision mis en oeuvre dès le lendemain, lundi 23 mars 2020, traduite par le déploiement sur le terrain du personnel médical et paramédical des Forces armées royales (FAR), en sus de leurs services sociaux et de ceux de la gendarmerie royale. Médecins civils et militaires sont ainsi invités, comme le souligne le communiqué du cabinet royal afférent, “à travailler en bonne entente et intelligence.” Chose que, ajoute d’ailleurs la même source, “ils (...) ont toujours fait”.

Cette entrée en matière des médecins des FAR est, en tout cas, plus que bienvenue, dans la mesure où les hôpitaux civils risquent à tout moment, en cas d’aggravation de la pandémie, d’être surchargés. Le Maroc ne compte à l’heure actuelle que 1.640 lits de réanimations, comme le révélait le 18 mars dernier, en conférence de presse, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, les 250 lits acquis dans la foulée du déclenchement de la pandémie par l’Etat marocain compris. Si les médecins des FAR n’ont jamais eu vraiment l’occasion, à ce jour, d’affronter une situation similaire, il n’en reste pas moins que leur compétence et leur expertise sont reconnues et leur ont permis de se bâtir une solide réputation partout où ils ont eu à intervenir.

Mesures nécessaires
 
Ainsi, on les a notamment vu s’activer pendant quinze ans, et jusqu’à janvier 2014, au Kosovo dans le cadre de la Force pour le Kosovo (KFOR) mise en place par l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), ou encore, depuis août 2012, dans le camp de Zaâtari installé en Jordanie pour accueillir des dizaines de milliers de réfugiés syriens ayant fui leur pays en proie à la guerre civile. Le roi Mohammed VI s’était d’ailleurs en personne rendu dans ce dernier camp en marge de la tournée qui l’avait mené en octobre 2012 au Moyen-Orient. Mais c’est surtout en Afrique que les médecins militaires marocains sont le plus présents, de la République démocratique du Congo (RDC) au Soudan du Sud en passant par le Mali. Leur mission n’y est pas forcément plus délicate qu’elle le sera maintenant dans leur lutte contre le Covid-19, certes. Ils en ont donc d’ores et déjà vu de toutes les couleurs et sauront en tout cas s’en sortir.

L’appel à eux et à leur savoir-faire vise surtout, au demeurant, à rappeler que l’Etat marocain est décidé à en finir au plus vite avec la pandémie, en mobilisant toutes les ressources qu’il a à sa disposition. Dans ce sens, le roi Mohammed VI avait mis l’accent, lors de la séance de travail qu’il avait présidée le 17 mars au palais royal de Casablanca en présence notamment du chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, sur la nécessité “de prendre toutes les mesures nécessaires”. Ce que ne manqueront sans doute pas de se rappeler, avec leurs confrères civils, les médecins des FAR.

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